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INTERVIEW A BRUXELLES: Bonjour Koko Vintage

Nous avons rencontré Aniko, la créatrice de Koko Vintage, nouvelle actrice sur le paysage Bruxellois du vintage accessible, avec un style à croquer et des prix aussi doux que ses pulls en laine ou cachemire… Vous la trouverez sur les marchés de vintage ou dans certains événements vide-dressings, mais le plus facile est d’acheter en ligne via sa page Facebook ou simplement d’admirer ses photos shoots vintage sur Insta...



1. Peux tu brièvement te présenter, et nous expliquer ton rôle chez Koko Vintage.


Aniko, photographe de formation, passionnée de mode et collectionneuse de vintage. Je propose avec Koko Vintage une large variété de vêtements vintage pour femme mais aussi quelques pièces pour homme. Koko Vintage est une vente vintage en ligne basée à Bruxelles, participant à des marchés comme le Brussels vintage market, Haute Future, Mister Emma Art Loft, What's vintage et d'autres évènements pop up vintage et aussi des vide dressing. Les vêtements sont aussi parfois prêtés pour des tournages, des performances artistiques et des pièces de théâtre, des défilés.

Avec Koko Vintage je vous propose des pièces chinées avec soin ici et là, un peu partout même lors de mes petits voyages à l'étranger (Berlin, Paris, New York) ou dans des brocantes, marchés aux puces, vide-greniers. Patiemment je les déniche pour leur look authentique et leur propre histoire... à vous de leur donner vie, à vous de les incarner. J'offre des pièces uniques en leur genre.



2. Depuis quand existe Koko Vintage, et comment l'idée et le projet sont-ils nés?


Ça va faire un an que Koko Vintage existe mais ça fait au moins deux ans et demi que je chine et vends du vintage sur des marchés et à des vide-dressings. Au tout début je faisais des swapping (trocs) et des petits vide-dressings chez moi où je revendais mes propres vêtements et ceux de copines à des prix dérisoires. Je vendais aussi via des groupes Facebook comme Too many clothes et Sell your clothes. Puis j'ai rencontré un garçon, mon compagnon de l'époque, avec lequel on a monté 'carlo & aniko vintage', c'est de là qu'est né le début du vintage. On a participé à des vintage markets et on a organisé des après-midis à la maison où l'on combinait le tatouage avec des photo-shoot vintage. On y invitait des amis à passer un moment et ils se prêtaient au jeu et à la découverte. Mon ex-compagnon m'a insufflé sa passion pour le vintage et depuis lors lui a développé le tatouage en créant Carlo Amen Tattoo et j'ai continué seule à développer ce projet qu'est devenu Koko Vintage.



3. En quelques mots, comment résumerais-tu Koko Vintage?


Koko Vintage c'est l'idée d'une autre tendance, d'une autre manière d'acheter, ainsi qu'une autre manière de se vêtir.

Les vêtements sélectionnés se retrouvent portés lors de photo-shoots que je réalise avec des jeunes Bruxellois fervents admirateurs du vintage. Ceux-ci comprennent parfois quelques artistes; plasticiens, illustrateurs (Nina Cosco, Morgane Somville), chanteuses (Mathilde Fernandez, The Lizzies), tatoueurs (Stains), DJs (FadyOne), et même des blogueuses (Diane Umutoni). Lors de ces shoots je fais aussi des collaborations avec des jeunes créateurs de bijoux (ULTIME, Akathês, Kuyen) afin d'éveiller la conscience et la sensibilité de ma clientèle en leur montrant une autre façon de consommer, plus éthique, plus friendly je dirais.


4. Quelle est ta vision sur le secteur de la mode en général, et de la mode éthique en particulier?


Je travaille actuellement dans une boutique de vêtements qui est un mélange entre un concept-store et un magasin de luxe à prix abordables et exclusivement pour femmes. Les matières sélectionnées et les coupes sont raffinées et épurées. Je me tiens donc ainsi au courant des dernières tendances et cela me permet d’aiguiser mon regard et je pense que cela contribue d'une certaine manière à Koko Vintage et à son évolution. Je fais aussi des test-shoots avec de jeunes mannequins et des commandes pour des jeunes créateurs. Tout ce qui fait mon quotidien alimente de près ou de loin ce projet.


Mon but recherché c'est de donner envie à un maximum de gens de reconsidérer le vintage ou les vêtements de deuxième main (de marque ou non). L'idée c'est que les gens l'intègrent à leur manière et qu'ils achètent une belle pièce vintage à combiner avec ce qu'ils ont déjà chez eux. Et non pas de se reconstituer une toute nouvelle garde robe.


Ce qui est dommage c'est que dans l'esprit de beaucoup de personnes, le vintage est perçu comme quelque chose d'usé, de difforme, de bariolé de démodé voir même de sale. Pourtant le vintage ce n'est pas sale et cela ne se limite pas à des vieux pulls à imprimés colorés.


Chaque pièce a vraiment quelque chose d'unique en son genre et peut correspondre au style de l'un ou de l'autre et permettre ainsi à chacun de garder son authenticité et sa personnalité. Je pense qu'il y en a qui n'aiment pas chiner dans les marchés ou les boutiques pour trouver la pièce qui leur correspondra c'est pourquoi je vais les chercher à leur place et ensuite leur présenter mes trouvailles en images sur la page Facebook de Koko Vintage grâce à des photo-shoots avec des personnes aux personnalités diverses et variées, pour que chacun puisse s'identifier à l'une ou l'autre.



5. De la mode mainstream au seconde main à la mode éthique, comment Koko Vintage se positionne-t-il entre ces courants et pourquoi?


En fait acheter de la seconde main ou du vintage c'est vraiment accorder de la valeur à ce que l'on achète et porte, se rendre compte de la valeur du vêtement. C'est aussi économiquement une manière rusée de se vêtir sans trop dépenser et parvenir à se confectionner des tenues à la mode tout en gardant sa personnalité et son authenticité. Le vintage c'est aussi oser porter quelque chose de légèrement différent du courant mainstream.



6. Et enfin... quel futur pour la mode?


Je pense que beaucoup de vêtements aujourd'hui sont fait sans passion, sans âme, sans coeur, c'est juste un business. Le prêt-à-porter d'une manière globale c'est une décharge à vêtements. Mais il y a encore quelques marques qui accordent de la valeur au processus de création, aux matériaux et tissus utilisés. Des jeunes créateurs comme d'autres marques utilisent de plus en plus de matières naturelles (laine, angora, cachemire, alpaga, merino, lin, soie), des fibres régénérées de bois ou de bambou et moins de matières synthétiques. J'y vois une forme d'évolution consciente des marques, de la mode. Les vêtements, lorsqu'ils sont réalisés consciemment, ont une âme, une histoire, une vie.


Tout le business de la mode évolue tout le temps, même en l'espace de cinq ans on voit un changement avec internet et la profusion des images qui viennent toucher un public de plus en plus large. La mode revient toujours sur ses pas et sur des styles des époques passées, ce qui permettra aux pièces de vêtements vintage de revenir à la mode. La mode d'aujourd'hui sera le vintage de demain. Je pense qu'il est important de choisir avec conscience ce que l'on porte et leur donner de la valeur. Lorsque je chine à gauche à droite je choisis des pièces que je porterais moi-même où avec lesquelles je peux faire des projections d'ensemble. J'aime bien quand les gens pensent par eux-mêmes. Je pense qu'il est possible de concilier les deux -- mode actuelle et vintage pour ainsi donner du caractère et se créer son propre style.



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